Avant nos carabines à plombs actuelles, qu’elles soient Break Barrel, à Co2 ou PCP des artisans et armuriers de génies avaient conçu ce qu’ont nomme les “fusils à vent”. Au travers de cet article, nous vous proposons de découvrir l’histoire du fusil à vent, ancêtres de nos armes à air comprimé actuelles.
Les poumons, premiers PCP de l’histoire !
Au début, il y avait les poumons ! La première de toutes les carabines PCP n’est autre que la sarbacane. Il pourrait même s’agir de la première arme balistique de l’homme, possiblement même antérieure à l’arc et aux flèches. Le tireur utilise l’air aspiré dans ses poumons, puis l’expulse au moyen du diaphragme.
Universellement utilisée, cette dernière est apparu en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud. Elle fait toujours partie des armes utilisées par des chasseurs ou même des soigneurs pour toucher des animaux à distance.
En France, le tir à la sarbacane est une pratique sportive qui est encadrée par la FSSA (Fédération Sarbacane Sportive Amateur) et gérée par des clubs à travers l’ensemble du territoire national.
Les premiers fusil à vent
Les premières armes à air comprimé mécaniques sont apparues en Europe centrale à la fin du XVe siècle. Ces dernières, fonctionnaient par le biais d’un système de soufflet. Pour expliquer simplement le fonctionnement, il suffit de prendre un soufflet conventionnel, d’ajouter un canon à l’avant, de les faire s’affaisser sous l’effet de puissants ressorts, et le tour est joué.
L’histoire a retenu plusieurs précurseurs. On trouve des inventeurs et des artisans tels que l’armurier français Marin Bourgeois. Véritable touche à tout, il passe pour l’inventeur du fusil à vent, la première arquebuse à air comprimé vers 1560. Ce modèle avait la particularité de tirer une fléchette et non une balle. Aucun modèle de ce fusil n’a semble-t-il survécu jusqu’à nos jours.
Néanmoins, sa création est longuement décrite par le mathématicien David Rivault de Flurance dans ses Éléments d’artillerie en 1608. Le plus ancien pistolet à air mécanique encore existant est conservé au musée Livrustkammaren de Stockholm, il date de 1580.
Des pièces d’artisanat / Mécanique ou pneumatique ?
Les armuriers ont perfectionné les « fusils à vent ». La pièce maitresse de ces armes était le soufflet, car cette poche permettait de concentrer l’air qui sert de propulseur.
Le matériau utilisé pour fabriquer les soufflets présentait une faiblesse inhérente. Nos ancêtres utilisaient le cuir à la fois comme un matériau solide et souple. Néanmoins, ce dernier s’affaiblit et se déchire à force d’être soumis à des contraintes.
Le Dictionnaire des arts et manufactures de M. Laboulaye, montrent la forme que l’on donne aux fusils à vent conservés dans les cabinets de physique.
D’autres armurier ont eux focalisé leur attention sur des propulseurs mécaniques, les ancêtres de nos carabines break Barrel actuelles. Par ailleurs, des technologies issues de l’horlogerie ont servi pour les améliorer. À l’image de leur ressort propulseur qui était en forme de cône comme celui des horloges de l’époque.
Le Kunsthistorisches Museum de Vienne détient une arme à air comprimé avec un piston qui
est actionné par un ressort à l’intérieur d’un manchon.
Néanmoins le système de propulsion mécanique par ressort et piston était bien trop faible par rapport au système à soufflet. Ce manque inhérent de puissance limitait l’usage de ces carabines. Souvent, elles servaient au tir dans des galeries ou à l’intérieur de bâtiments et sur de faibles distances. Elles étaient d’autant plus appréciées, car elle ne produisaient ni explosion ni fumée.
“Les pistolets à air comprimé représentent la plus ancienne technologie pneumatique.
C’est à peu près ce que la plupart des historiens considèrent comme le début
de l’arme à air moderne.”
Vers un usage militaire ?
En 1655, des agents du Parlement anglais font une curieuse découverte. Un complot est démasqué et un fusil à air comprimé originaire des Pays-Bas est saisi. Il aurait dû servir à tuer le Lord Protecteur Oliver Cromwell. Ce fusil aurait eu une porté de 150 pas (114.3 mètre) et pouvait tirer sept coups avec une charge d’air.
Des fusils PCP pour les militaires…
A la fin du XVIIIe siècle, l’Europe est guerre. Napoléon Bonaparte et sa Grande Armée affronte la coalition formée par l’Angleterre, l’Autriche et la Russie. Alors que les soldat sont globalement équipé d’arme à feu comme des fusils, certains militaires autrichiens se voient attribuer des armes longues PCP (semblables à un grand fusil) fonctionnant suivant le système mis au point par l’inventeur autrichien Girandoni.
Ce fusil, qui mesure 1,2 mètre de long et pèse 4,5 kilogrammes, est de taille et de poids similaires aux autres fusils de cette époque. Il est capable tirer des balles d’un calibre de 11,75 mm à une vitesse comparable à celle des balles modernes .45 ACP. Alimenté par un chargeur tubulaire d’une capacité de 20 balles, ce dernier est monté le long du fût de l’arme à coté de la culasse.
Réellement efficace, ces fusils ont servi. Un témoignage existe qui affirme qu’un soldat soldat français aurait été abattu par l’une de ces armes furtives. D’autres témoignages font écho de l’arrestation systématique par les même troupes françaises, de toute personne surprise avec un fusil de type Girandoni.
Ces armes étaient l’équipement parfait du tireur de précision de l’époque. Discrètes et efficaces, elles ne produisaient qu’un son limité et surtout aucune fumée ou détonation.
A la conquête de l’Ouest !
Sur cette peinture de l’artiste Warren Lee, on peut apercevoir au premier plan l’explorateur Robert Davis Beeman accompagné d’un autre soldat alors qu’ils rencontrent des membres de la tribut des Sioux. Les deux sont équipés de carabine PCP.
Ces armes auront un impact psychologique important sur les Amérindiens que les soldats américains vont rencontrer durant leurs explorations. En attestent plusieurs témoignages, les explorateurs ont pu impressionner les tribus amérindiennes qu’ils ont rencontrées en faisant des démonstrations pacifiques de l’arme et de ses capacités furtives et de tirs à répétition.
Aux armes de loisir royales.
Si certaines armes PCP ont eu des usages militaire, d’autres servirent plus au loisir. L’un des plus célèbre possesseur et utilisateurs de fusils à air comprimé était le Roi du Royaume-Uni George IV (du 29 janvier 1820 au 26 juin 1830). Collectionneur invétéré, il possédait plusieurs fusils et pistolets qu’il aimait utiliser seul ou lors de réceptions.
Un témoignage de l’épouse de l’homme politique Thomas Creevey (né le 5 mars 1768 et décédé le 5 février 1838) relate les évènement assez dangereux qui ont succédés à l’utilisation de ces armes.
« Après le dîner, le prince conduisit tous les convives à la table où se trouvaient les cartes, pour le voir tirer avec un fusil à air comprimé sur la cible placée au bout de la pièce. Il le fit très habilement et voulut que toutes les dames s’y essayent. Les filles et moi nous sommes excusées en raison de notre manque de vision ; mais Lady Downshire a touché un violon dans la salle à manger, Miss Johnstone une porte et Bloomfield le plafond ».
Les armes Ball flask, des PCP à réservoir sphérique
La plupart des pistolets à air comprimé de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle utilisaient un réservoir d’air en forme de globe vissé près de l’arme. Ils étaient surnommés « Ball Flask »ou « Egg ». Semblables à des armes à Silex, ils avaient un canon rayé et devaient être chargés par la bouche à l’aide d’une baguette. Ces armes étaient autant destinées au loisir qu’à la chasse. Dernièrement une collection d’armes fût proposée à la vente d’armes antiques lors d’enchères chez Christie’s.
Améliorations et productions industrielles
Du 19e siècle à nos jours, les armes à air comprimé ont continué de se développer. Des entreprise sont devenues de réels spécialistes dans ce domaine, à l’image du fabricant américain Crosman !
L’entreprise fût fondée en 1923 par les frères Crossman. Ils possédaient une petite entreprise semencière à Rochester, New York. L’inventeur William McLearn les a approchés et leur a proposé de produire des plombs et des pistolets à air comprimé.
En 1924, l’entreprise a présenté sa première carabine PCP. Ce fût un succès immédiat. Novateur pour l’époque, elle se rechargeait en une dizaine coups de pompe !
En Europe, c’est la société Hämmerli qui est historiquement connue pour ses armes à air comprimé destinées à des tireurs sportifs. Fondée en Suisse en 1863 par Johann Ulrich Hämmerli, elle fournissait au début des armes à l’armée Suisse. L’entreprise a fabriqué des fusils de tir conformes au standards imposés par le Comité international olympique dans les années 1950. De plus, ces armes ont permis de remporter des médailles d’or lors des épreuves de tir.
Aujourd’hui, la société appartient au groupe allemand Umarex.
Et maintenant, PCP ou Break Barrel ?
À présent les carabines et pistolets à plombs, qu‘elles soient PCP où Break Barrel sont globalement destinée au domaine du loisir et du tir sportif. Chez Gun-Evasion, nous conseillons tantôt l‘une, tantôt l‘autre, en fonction de vos besoins.
Si vous souhaitez pratiquer le tir de loisir de manière occasionnelle avec un entretien minime et sans contrainte spécifique, les carabines Break Barrel sont faites pour vous ! Abordables, puissantes et précises, elles se réarment facilement. Elles ont une puissance proche ou égale à 19.9 joules, sans compter qu’elles peuvent toucher une cible proche de 5 à 10 mètres ou éloignée de 50 mètres. Des carabines comme la Swiss Arms TG1 Nitrogen Gris et Bleu 19,9J ou la Crosman OPTIMUS CALIBRE 4.5 BOIS ET METAL sont des modèles idéaux.
Pour les tireurs cherchant des modèles à répétitions, les carabines PCP sont toutes indiquées ! Elles sont souvent d’excellents modèles pour le tir en stand et vous ouvriront les portes du monde du tir sportif ! À l’image de la Snowpeak PR900W Gen2 4.5mm PCP Bois. Néanmoins, il vous faudra une pompe à main haute pression Powair PCP 4500psi ou un compresseur spécifique haute pression pour recharger leur réservoir d’air !
Une autre alternative sont les carabines fonctionnant avec des cartouches de CO2 comme l’excellente UMAREX Hammerli 850 M2 XT.
- Le fusil Girandoni ou Windbüchse (« fusil à vent », en allemand) est un fusil à vent fonctionnant grâce à de l’air comprimé, conçu par l’inventeur autrichien (Tyrol) Bartholomäus Girandoni vers 1779.