On réunit parfois l’ensemble des armes utilisant du gaz propulseur CO2 sous la bannière des armes à air comprimé. C’est une erreur, ou plutôt une inexactitude, dans la mesure où les modèles à air comprimé break barrel (à ressort ou à piston) correspondent en réalité à une technologie de pistolets, carabines et fusils spécifiques, au même titre que les armes à CO2 ou les PCP.
Voyons justement sur quels points se distinguent les armes à plombs à air comprimé et les armes à plombs au CO2 !
1 – La puissance
En règle générale, une arme à air comprimé, dans laquelle la compression s’effectue manuellement délivre plus de puissance qu’une réplique à plomb utilisant une sparclette de CO2, souvent limitée à 4 joules.
La différence de puissance s’explique par le fonctionnement des deux technologies. Dans une réplique à air comprimé, l’air est compressé par pliure du canon. Il est alors stocké dans la chambre de compression (ou cylindre) et libéré par pression du doigt sur la queue de détente. Dans une réplique CO2, la pression et la quantité de gaz libérée au moment du tir sont directement liés à la capacité de la bonbonne de gaz (12 g ou 88 g).
2 – Le réalisme
Les pistolets et carabines à plombs CO2 sont généralement plus réalistes que leurs équivalents à air comprimé. On trouve ainsi de nombreux modèles de répliques à plomb CO2 qui adoptent les traits de vraies armes historiques.
Le fonctionnement d’une arme à air comprimé offre en effet une marge de manoeuvre plus réduite puisque sa conception nécessite l’intégration d’un ressort ou d’un piston.
De plus, étant donné la popularité des répliques CO2, les fabricants sont naturellement tentés de varier les modèles pour répondre aux attentes du public.
3 – Le rechargement
Du fait de son principe d’armement, la carabine à ressort ou à piston tire au coup par coup. Une grande différence avec les modèles au CO2 qui sont quant à eux capables de propulser de 10 à 20 plombs à la suite, en fonction des capacités du chargeur !
Par contre, cette capacité bien supérieure est contrebalancée par l’obligation d’utiliser des sparclettes de CO2 dont l’autonomie peut atteindre les 30 coups (sparclette de 12g).
4 – La précision
Si la majorité des professionnels privilégient les modèles à brisure de canon au détriment du CO2 pour le tir de précision, cela n’a rien d’un hasard ! Cette moins bonne précision côté CO2 s’explique notamment par une pression moindre et une propension à perdre de la régularité en fonction de la quantité de CO2 contenue dans la cartouche.
5 – Les munitions
Les carabines et pistolets à air comprimé utilisent communément des plombs plats ou pointus. Les choses se compliquent du côté des modèles CO2 qui peuvent pour leur part accueillir des plombs ou des billes d’acier, voire les deux dans quelques rares cas.
Les calibres vont du 4.5 mm au 7.62 mm pour les carabines à plombs les plus puissantes, nécessitant un permis de chasse ou une licence.
Bien évidemment, les répliques CO2 utilisées dans le cadre de l’airsoft utilisent quant à elles des billes en plastique de 6 mm.
6 – Le budget
Les armes à air comprimé sont globalement un peu plus chères que leurs homologues au CO2, même si cela dépend grandement des modèles. Toutefois, il faut garder à l’esprit que la technologie CO2 est dépendante des sparclettes dont l’utilisation représente évidemment un coût supplémentaire.
7 – L’entretien
Qu’il s’agisse des modèles à air comprimé ou au CO2, il est indispensable d’entretenir régulièrement ses répliques pour leur permettre de conserver leurs performances et leur fiabilité le plus longtemps possible.
De plus, la lubrification doit obligatoirement s’effectuer à l’aide d’un lubrifiant au silicone ou dans lequel n’est présent aucun additif, au risque d’endommager les joints. Attention à ne pas utiliser non plus d’huile qui pourrait entrainer une combustion spontanée au moment du tir !
Enfin, les répliques CO2 ne doivent pas stockées avec leurs sparclettes de CO2 engagées. Il est donc important de bien la vider et la sortir avant de ranger votre arme airgun.
Le cas spécifique du PCP
Autre technologie basée sur l’utilisation de l’air comprimé, les armes à plomb PCP (à air pré-comprimé) reposent sur la compression de l’air au moyen d’une pompe haute pression. Le cylindre d’air sous haute pression (jusqu’à environ 200 bars) permet d’atteindre les 125 joules, même s’il existe évidemment des pistolets et carabines dotés d’une puissance inférieure à 20 joules.
À noter que contrairement au CO2, le système PCP conserve toute sa puissance et sa réactivité en cas de changement de température.
Des performances et une fiabilité qui ont toutefois une contrepartie : les fusils, pistolets et carabines dotés d’un système PCP sont plus onéreux que la moyenne, ce qui les réserve de facto aux spécialistes du tir sur cible prêts à mettre le prix dans leur passion !