Derrière le nom de cette emblématique arme de défense, se trouve un véritable morceau d’histoire. Si le poing est une arme naturelle du corps humain, l’homme en bon créateur d’outils, a su concevoir toute une gamme d’objets pour améliorer sa force de frappe.
Le poing américain est certainement sa création la plus emblématique et la plus percutante. De la Grèce antique aux tranchées de la Grande Guerre, petit zoom sur l’histoire méconnue de cette arme défensive qui n’a jamais eu peur de se salir les mains.
Sur les rings de l’antiquité
Le poing américain (ou Brass Knuckle en anglais) est une arme dite d’articulation.
Il est classé dans cette typologie en raison de sa position recouvrant les articulations des doigts. Cette typologie d’armes existe depuis l’antiquité voir même avant. Le plus ancien ancêtre du poing américain que nous connaissons est le ceste (caestus en latin). Un gant de combat composé de bandes de cuir sanglé autour des mains. Les Grecs de l’Antiquité les portaient durant les Jeux olympiques antiques pour les épreuves de pancrace et de pugilat. Deux sports de combat antiques très techniques. Le pugilat est à l’origine de la boxe anglaise que nous connaissons actuellement.
Par la suite, les Romains procèdent à quelques modifications. Pointes, plaques, boucles de fer ou bande de cuir équipé de lames coupantes, la liste des options et modifications est assez variée. Chaque variante du gant a un nom propre et des caractéristiques spécialement dédiées pour provoquer des effets uniques. Comme le myrmex conçu pour infliger un maximum de lésions sur les membres ou le sphairai qui tranche la chair avec ses nombreuses lames. Ces armes étaient majoritairement utilisées lors des combats de gladiateurs ou d’esclaves dans les amphithéâtres romains. Il est également possible que ces gants de combat se soient retrouvés au bras de criminels ou de légionnaires romains.
Des armes des poings semblables au poing américain ont également été imaginées et utilisées dans tout l’Extrême-Orient. Comme par exemple dans le sud-est de l’Inde avec le Vajra-mushti, qui a un design très proche du poing américain actuel. L’arme recouvre les articulations de son porteur et est légèrement pointue sur les côtés. De nombreuses lames taillées comme des pics sont orientées vers l’avant.
Les forgerons antiques n’ont pas manqué d’idées pour rendre ces gants et autres ancêtres des coups-de-poing-Américains diablement efficaces. Certains seront équipés de lames, d’autres seront d’imposant gant d’acier ornés d’un bouclier et de pointes. Ces armes étaient soit fabriquées pour un usage martial ou bien pour un objectif plutôt d’apparat voir démonstratif du savoir-faire des forgerons et armuriers.
D’une arme défensive aux nettoyeurs de tranchées
Si les spécialistes ignorent d’où vient l’aspect si particulier du poing américain, certaines sources font état de sa présence dès la Guerre de Sécession américaine (1861–1865). Cette arme défensive fut conçue et fabriquée, souvent par les militaires eux-mêmes avec du bois ou des balles fondues, afin d’offrir au soldat la capacité de pouvoir tirer et recharger leurs armes, tels une Winchester ou les Colt 45 tout en gardant un moyen de se protéger au corps-à-corps. Le coup-de-poing-américain ayant la particularité de pouvoir se servir de ses doigts à chaque instant, sa forme ergonomique s’adaptant parfaitement à la main. Ces armes de défense étaient tellement répandues et efficaces que même les gardes du corps d’Abraham Lincoln en avaient.
En France, le poing américain apparaît au début des années 1900. Notamment à travers le Revolver Apache qui est une véritable œuvre de l’inventeur Belge Louis Dolne qui l’a conçu et produit entre 1860 et 1870. Cet étonnant mélange entre un revolver, un poignard et un poing américain est une arme de corps à corps des plus surprenante. Il doit son nom et sa triste réputation aux virulents et violents membres du gang des Apaches (gang parisien actif entre 1900 et 1923).
Mais c’est réellement durant la Première Guerre mondiale et notamment avec l’apparition des tranchées que l’arme que nous connaissons va se rendre célèbre auprès du grand public. Lors des assauts, les « nettoyeurs de tranchées » s’équipent de cette arme pour le combat en corps-à-corps. Plus simples et efficaces que les fusils avec baïonnettes dans les environnements confinés, ces couteaux / poings américain comme le « Trench Mark I Brass Knuckles » (en français couteau de tranchée) ont fait des ravages dans les tranchées.
Leur utilité au combat était telle que beaucoup de soldats alliés possédaient ces armes (en dotation ou obtenue lors d’achats personnels). Dans la fantastique série Band of Brother, le sergent-chef Joseph Toye (joué par l’acteur Kirk Acevedo) en possède d’ailleurs un qu’il utilise dans l’épisode 2 : Jour J (Day of Days). L’armée américaine relance même la production de couteaux de tranchée de la Grande Guerre pour équiper ses troupes. Néanmoins beaucoup de poings américains furent achetés ou fabriqués par les soldats eux-mêmes.
Après la Seconde Guerre mondiale, avec un théâtre d’opérations bougeant plus rapidement et des armes plus adaptées au combat à courte portée, le poing américain a commencé à perdre de son utilité. Il tombe totalement en disgrâce notamment à cause de la Convention de Genève.
Néanmoins, quelques unités militaires sont toujours équipées du poing américain ou d’une de ses variantes. Comme par exemple les soldats argentins de la 4th Parachute Brigade qui perçoivent l’emblématique Cuchillo de Paracaidista (assemblage d’un couteau de combat d’un poing américain).
Le poing américain aujourd’hui
Bien que mis de côté par les unités militaires, beaucoup d’opérateurs ont remarqué leur profusion sur certains théâtres d’opérations comme en Afghanistan où ils semblaient être très répandus dans les caches d’armes et chez les civils. Facilement fabricable avec les moyens du bord, il peut être conçu ou taillé à partir de presque tous les matériaux en un temps très court. Sa forme et son design rudimentaire, mais au combien efficace font de lui une arme défensive aussi efficace qu’abordable.
Le poing-américain reste une arme défensive assimilée au gangs et au combat urbains. Il est également présent sous différentes formes dans les jeux vidéo, les bandes dessinées ou les films. C’est souvent l’arme des bandits, malfaiteurs et mafieux en tout genre, mais il arrive aussi que les protagonistes en possèdent.
Dans la réalité, il est totalement interdit dans plus de 24 pays, dont l’Autriche, la Belgique, le Canada, la Grèce, la Russie ou encore la Norvège. Dans d’autres pays, il est soumis à des restrictions d’achat ou de détention et très souvent totalement prohibé dans l’espace public.
En France, les poings américains sont des armes classées en catégorie D2. Ils sont autorisés en vente libre pour les personnes majeures, mais le port et transport sont interdits dans l’espace public.
Prisés des collectionneurs, ils ont des formes, des gravures et des couleurs variés.
Fabriqués à partir d’acier, de laiton, en polymère ou encore en bois, ces armes de défense sont aujourd’hui d’avantages des pièces de collection aussi originales que variées.
Retrouvez nos poings américains : https://air-soft.gun-evasion.com/defense/poings-americains.html